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Réflexions sur le thème de la créativité

Dernière mise à jour : 18 oct. 2023

L'art est omniprésent dans le Jardin Daniel A. Séguin, au même titre que les fleurs, les arbustes et les arbres. Qu'apporte l'art au jardin, et qu'apporte le jardin à l'art ? Se limiter à la question esthétique est, selon nous, réductif et ne rend pas justice à tout le travail de conceptualisation, de concrétisation et de mise en place qui l'accompagne.


L'art apporte au jardin une autre dimension qui permet au visiteur de s'en rapprocher dans un contexte où souvent, les cinq sens sont mis à contribution. Le jardin offre à l'art un cadre naturel où il peut s'imbriquer sans artifices ni manipulations. Ici, il ne s'agit pas de déterminer qui est plus important que l'autre. C'est plutôt une communion de ces deux éléments qui cohabitent ensemble. Parfois, l'art magnifie un espace vert, d'autres fois c'est l'espace vert qui propulse une œuvre d'art. Le tout se fait dans une parfaite harmonie qui rappelle celle d'un orchestre où aucun instrument n'est mis en avant, mais c'est le travail conjoint de tous les instruments qui crée une mélodie.


Le Jardin Daniel A. Séguin est fier d'avoir accueilli pour la saison 2023 la Fondation Jordi Bonet avec le déploiement de ses trois volets : l'encan, l'exposition "Devenir comme l'arbre" et le Land Art urbain. Le Land Art représente à merveille cette communion entre l'art et le jardin : les éléments s'y intègrent jusqu'à devenir un seul être, une seule âme, une seule œuvre d'art.


Nancy Rossi

Directrice du Jardin Daniel A. Séguin



La Fondation Jordi Bonet a récemment organisé une série d'activités visant à favoriser l'exploration de la créativité et à encourager l'interdisciplinarité. La Fondation Jordi Bonet, avec sa mission dédiée à la promotion de l'art contemporain et de l'éducation artistique, a donné vie à une extraordinaire collaboration entre des artistes chevronnés et des étudiants de l’ITAQ.


Les participants ont été invités à se plonger dans le monde de l'art contemporain, à travailler aux côtés d'artistes chevronnés et à s'ouvrir à des processus créatifs. Cette initiative a permis d'explorer de nouvelles perspectives et d'élargir les horizons des étudiants en horticulture.


Nous savons que la créativité est une force motrice essentielle, qui façonne notre monde dans tous les domaines, de l'art à l'agriculture. Cette expérience a montré que la flexibilité mentale est un atout précieux pour aborder les défis avec succès.


La Fondation Jordi Bonet est ravie d'avoir pu participer à cette aventure créative et interdisciplinaire, et nous continuerons à encourager de telles initiatives pour inspirer la créativité et l'innovation dans tous les domaines.



Land-art urbain... Lettre aux étudiants et aux artistes professionnels





En plein cœur de l'ITAQ, vous incarnez des explorateurs et des innovateurs, engagés au quotidien dans une quête visant à élargir vos horizons et, ce faisant, à contribuer de manière plus significative et adaptée à notre monde en constante évolution.


L'engagement des professeurs et des professionnels de l'ITAQ enrichit votre expérience, apportant à votre parcours académique au sein de cet établissement exceptionnel une profondeur et une orientation uniques.


Au cours des derniers mois, nous avons eu l'opportunité de vivre une expérience enrichissante à l'ITAQ avec vous, où nous avons exploré la relation entre la terre et la créativité.


Nous savons que, malgré notre histoire et les dialogues constants avec la nature, les dommages causés à la planète sont en partie attribuables à notre volonté de tout contrôler. Cependant, cette caractéristique humaine, à la fois créative et destructrice, a façonné le meilleur et le pire de notre monde.

Pour faire face aux défis qui se posent, nous avons exploré brièvement le concept de créativité, une force motrice sous-jacente à toutes les activités humaines.

Au cœur de vos réflexions, vous avez cherché à ouvrir vos esprits aux innombrables possibilités qui s'offrent à nous, que ce soit individuellement ou collectivement. Vous avez aspiré à embrasser cette capacité bien humaine qui consiste à imaginer et à créer, malgré et au-delà des contraintes rationnelles.

Vous savez également que l'intuition et la rationalité peuvent coexister, et que la sensibilité et la générosité ne sont pas incompatibles avec la rentabilité et le progrès.

De l'art à l'agriculture, vous avez découvert une interconnexion fascinante entre l'artiste en quête d'expression profonde et l'agriculteur, artisan de la terre nourricière. Ces deux domaines, bien que différents en apparence, partagent un dialogue constant entre l'homme et son environnement.

Chaque action humaine, qu'elle soit d'ordre culturel ou agricole, démontre notre capacité d'adaptation et notre désir de répondre librement aux événements naturels et sociaux qui se présentent à nous.

La culture agit comme un prisme à travers lequel nos émotions, croyances et perceptions sont filtrées et redéfinies, tout en reflétant notre identité collective.

L'agriculteur, à travers les âges, a perçu la nature comme une offrande. Les éléments tels que la pluie, le soleil et la terre sont de véritables cadeaux de la nature. L'artiste, dans sa quête, partage cette perception, chaque œuvre étant le fruit d'une inspiration semblant provenir d'au-delà de lui-même.

À l'ère de la technologie et de l'intelligence artificielle, nous avons réalisé l'importance irremplaçable de l'esprit humain, alors qu'il offre des possibilités quasi illimitées, il est pourtant essentiel de se rappeler que l’intelligence émotionnelle est impliquée dans les processus créatifs de toutes sortes.




Nos objectifs étaient les suivants :


  • Offrir des outils à la population et aux étudiants de l'ITAQ pour apprécier l'art contemporain et se familiariser avec les bases des différents processus créatifs, dans le but de les intégrer dans leur vie quotidienne et dans diverses professions. À tout le moins, ils ont découvert les avantages d'adopter un point de vue différent pour favoriser la créativité.

  • L'art contemporain, en suscitant des émotions et en bousculant les conventions, a le pouvoir de modifier notre perception du monde et de stimuler une pensée plus créative et engagée.

  • La créativité consiste peut-être à regarder une situation en choisissant d'y répondre librement, en tenant compte rétrospectivement de l'ensemble des propositions ou possibilités qu'elle contient, tout en étant conscient de son propre rôle et pouvoir créatif et de son interconnexion à l'ensemble.

  • La flexibilité mentale, inhérente à la créativité, nous pousse à voir le monde sous différents angles, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles idées et solutions.

  • La créativité ne se limite pas à l'art ; elle enrichit nos vies, transforme nos relations et nourrit notre présence en embrassant notre humanité.

  • L'ouverture d'esprit réside dans la capacité à voir la beauté et la complexité de la vie dans toute sa diversité.

  • Les événements qui favorisent la diversité d'idées et les interactions humaines stimulent la créativité, renforçant notre compréhension du monde. Les expériences éducatives combinées à l'apprentissage académiques peuvent élargir l'esprit des étudiants et stimuler leur créativité.


  • L'intelligence émotionnelle est essentielle, préservant notre humanité et notre singularité et elle est un précurseur de la créativité.

  • L'horticulture ornementale témoigne de notre respect envers la nature et de notre engagement à préserver la beauté de notre planète pour les générations futures.


Une caractéristique fondamentale d'une œuvre d'art contemporain est sa capacité à stimuler l'observateur, à l'impliquer activement dans le processus d'interprétation et de construction du sens. L'œuvre d'art transcende sa matérialité pour devenir une métaphore vivante, établissant une connexion émotionnelle et intellectuelle avec le spectateur. Elle privilégie l'énigmatique, l'ambiguïté et la multiplicité des interprétations. Elle engendre une dynamique d'échange entre l'artiste, l'œuvre et le spectateur, où le dernier devient un acteur essentiel dans la réalisation du sens de l'œuvre. Elle invite le spectateur à dépasser les apparences et à se confronter à la complexité et à la subtilité des propositions.

Elle favorise ainsi une forme de participation active du spectateur, impliquant son affect et son intuition autant que son intellect. En somme, l'œuvre doit se faire écho d'un questionnement et d'une quête de sens qui dépasse sa seule matérialité.



À propos de l'exposition "Devenir comme l'arbre"


L'exposition "Devenir comme l'arbre" témoigne de notre besoin ancestral d'utiliser des symboles et des images pour communiquer des idées complexes et pour explorer les possibilités infinies de l'esprit. Tout comme Platon l'a fait avec son "Allégorie de la caverne", les artistes, conteurs, et philosophes ont utilisé des métaphores pour nous aider à appréhender des concepts subtils et à transcender notre compréhension du réel.


Dans un monde où la créativité est souvent réduite à une fonction manipulable, notre exposition cherchait à élargir les horizons de la pensée. Nous avons constaté que plus nos pouvoirs technologiques et informatiques augmentent, plus les menaces pesant sur notre diversité de pensée grandissent. Nous vivons à l'ère de la démocratisation de la connaissance, mais le risque de la pensée unique n'a jamais été aussi grand.


L'exposition "Devenir comme l'arbre" était une contribution artistique à ces questions contemporaines. Elle nous a encouragés à explorer la source de la créativité, qui semble venir de l'extérieur, comme un don. Cela soulève des questions sur le contrôle que nous avons sur notre capacité à accueillir ou à repousser cette créativité.


Un autre événement majeur de la Fondation est le Land Art Urbain, qui a pour thème "Tout est Gaïa". Nous avons réuni des artistes engagés pour partager leur vision de la créativité et enrichir la pratique de l'horticulture. Notre objectif est d'ouvrir la porte à des expériences liées au processus créatif à travers cette activité, en brisant les barrières de la pensée dualiste.


En conclusion, bien que les outils technologiques soient formidables, il est essentiel de cultiver notre intelligence émotionnelle et de comprendre pleinement les potentialités de l'intelligence humaine. C'est ainsi que nous pourrons transformer l'intelligence artificielle en une force constructive plutôt qu'une menace. La créativité, en fin de compte, réside dans notre capacité à recevoir, à laisser de la place à l'inattendu et à embrasser l'insaisissable, qui sont les fondements de notre essence créative.



Les oeuvres des expositions. Mot du directeur artistique


Les œuvres d'art, généreusement offertes par les artistes, incarnent l'inspiration et l'objectif de ce projet. Lors de la création du catalogue de l'exposition, j'ai délibérément mis en avant certains artistes que j'admire ou que je connais personnellement. Cependant, en m'ouvrant à des artistes moins familiers, j'ai pu découvrir leur travail avec un nouveau regard empreint de respect. Cette expérience a eu un impact significatif sur ma perception, soulignant le fait que la manière dont nous observons le monde influence notre réalité et que notre regard est en lui-même un acte créatif qui nous renvoie ce que nous y investissons.


Au cours de cette démarche, j'ai ressenti la nécessité de mettre l'accent sur les divers processus créatifs. Je reste profondément intéressé par l'approche individuelle de chaque artiste, car il y a tant à explorer dans le domaine des potentialités humaines. Le défi réside pour moi dans le courage d'être soi-même. En parallèle, notre nature sociale nous pousse à partager des idées et des concepts communs pour trouver notre place au sein d'un groupe. Ce besoin intrinsèque peut nous pousser vers le contrôle, parfois au détriment de notre spontanéité.


La noosphère est un concept particulier, et bien que l'intelligence artificielle contribue à la démocratisation des connaissances, elle présente également des risques. C'est une réalité qu'à chaque action correspond une réaction opposée. Alors que la biodiversité diminue, on peut craindre la perte de l'unicité humaine, à une époque où tout le monde est devenu artiste et où la créativité authentique est encouragée. Alors que l'opportunité d'être soi-même s'accroît, la censure opère à d'autres niveaux, et le risque d'exclusion sociale s'intensifie.


La création de ce catalogue m'a rappelé l'importance de la créativité. J'ai pu admirer le travail de chaque artiste sous cet angle, et je remercie ceux dont la renommée n'est plus à prouver d'avoir accepté de participer à cette entreprise visant à transmettre des notions entourant la créativité. Je comprends pleinement les enjeux auxquels chaque artiste est confronté, connaissant également les contraintes du système. Mon propre défi se situe ailleurs. Cependant, j'applaudis toute initiative visant à promouvoir l'expression libre, que ce soit dans un cadre conventionnel sans prise de risques ou de manière plus audacieuse.

Cette expérience m'a rappelé les objectifs de ma sœur pour notre fondation, ainsi que les valeurs que notre père nous a transmises : l'art appartient à tous, et chacun d'entre nous possède le potentiel d'être un créateur exceptionnel. Cette notion va au-delà du romantisme, c'est une nécessité vitale. La créativité, associée à une éducation émotionnelle saine, est notre super-pouvoir. Il n'y a plus de frontière distincte entre l'intérieur et l'extérieur dans ce processus. Il ne reste que le flux continu de la création qui circule à travers nous et se reflète dans chaque œuvre que nous rencontrons. C'est un échange ininterrompu d'énergies et d'inspirations, un dialogue silencieux mais puissant avec la créativité elle-même.


En conclusion, malgré l'accès à des outils exceptionnels, il est essentiel de cultiver notre intelligence émotionnelle et de plonger au cœur des potentialités de l'intelligence humaine. C'est ainsi que l'intelligence artificielle cesse d'être perçue comme une menace. Dans cette perspective, créer équivaut à recevoir, et pour recevoir, il est indispensable de transcender les aspects illusoires et excessivement subjectifs de notre expérience. En fin de compte, nous devons préserver un espace pour l'inattendu, l'imprévisible et l'insaisissable, qui sont des caractéristiques intrinsèques à la nature même de la créativité.



Le conte :

Il était une fois, une planète que nous nommons Terre, et qui avait pour enfants des hommes et des femmes, les neurones de sa conscience vivante. Elle était une mère aimante et généreuse, qui offrait à ses enfants des richesses sans fin. Pourtant, dans leur désir de confort et de bien-être, les enfants puisèrent sans relâche dans le coeur de leur mère, au point de fragiliser la diversité de vie qui l'habillait.


La Terre, notre mère, souffrait, mais elle portait en elle une sagesse ancestrale. Dans son coeur, elle entendait le murmure du Soleil, un ami de toujours, un complice dans le ballet cosmique. Et le Soleil, comme un grand sage illuminé, lui murmura un secret qui changea tout.


"Éveille-toi, Gaïa", dit le Soleil, "Tu n'es pas seule. Tes enfants, même s'ils ont oublié, font partie de toi. Change ta fréquence, montre-leur le chemin, guide-les vers la transformation."


Et la Terre écouta. Elle se réchauffa, elle accéléra son activité vibratoire, elle fit fondre ses glaces et libéra les secrets des époques passées. Ces informations antiques furent absorbées par ses enfants, modifiant leur conscience, ouvrant de nouvelles voies de pensée et de perception.


Il était une fois, dans le futur, des archéologues qui retrouvèrent les vestiges d'une ancienne civilisation, celle des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Ils découvrirent que les crises de cette époque lointaine avaient permis l'émergence d'une super-conscience, d'un humain évolué, capable de créer des merveilles par la puissance de l'esprit.


Ces êtres du futur regardaient avec tendresse leurs ancêtres, libres de tout jugement. Ils voyaient la véritable beauté de ces temps révolus, une beauté révélée par la réconciliation du passé et du futur, de la matière et de l'esprit, de la vie et de la mort.


Il était une fois, encore plus loin dans le futur, une époque où l'intelligence artificielle, née de la créativité humaine, avait fait un bond quantique spectaculaire. Celle-ci avait trouvé le moyen de restaurer l'atmosphère de la Terre, de la débarrasser de la pollution et peut-être même de la radioactivité.


Votre esprit s'ouvre à la conviction que tout est possible, que dans les époques anciennes la science a simplement négligé un petit détail en cours de route : l'importance de l'intelligence émotionnelle pour rééquilibrer l'équation matérielle. En effet, la matière elle-même est une vibration de l'espace...


Et dans ce futur, les hommes et les femmes, transformés, regardaient leurs corps et comprenaient. Ils sentaient que la matière n'était que de la conscience cristallisée. Ils savaient que tout était possible, que le mal n'était qu'un outil pour l'apprentissage, que l'existence dépassait la dualité.


Et ils savaient aussi qu'ils étaient devenus divins. Ils avaient appris à voir chaque problème comme une occasion de créer plus d'harmonie, plus de conscience. Ils avaient appris à guérir en eux ce qui devait l'être.

Et ainsi, ils réalisèrent que la Terre, leurs corps, leurs émotions, leur intelligence artificielle n'étaient qu'un. Ils étaient l'humanité, ils étaient Gaïa, ils étaient les neurones de la Terre.


Il était une fois, une histoire sans fin, une danse de la vie, une merveilleuse collaboration entre l'humanité et la Terre, une épopée qui traverse l'espace-temps, une histoire d'amour et de transformation. Cette histoire est notre histoire, l'histoire de nous tous.



Et l'art dans tout cela


Inspirée par le parcours et l'œuvre prolifiques de l'artiste Jordi Bonet, la Fondation Jordi Bonet aspire à prolonger cette vision galvanisante d'un art omniprésent et universel. Elle envisage cela dans le but de mettre en exergue les fonctions sociales et vitales de l'art. En effet, malgré la démocratisation de l'art et la facilité accrue d'accès aux moyens de création, la légitimité de l'art est incessamment remise en question : Quel est son utilité? Pourquoi investir en art s'il ne semble pas utile? Quel est le rendement des artistes? Qui est responsable de la conservation et du patrimoine artistique? Qu'est-ce que l'art apporte à l'humanité? L'absence de réponse à ces questions, ou des réponses ancrées dans une vision strictement utilitaire et matérialiste, conduit à une banalisation de l'art et des œuvres, les vidant de leurs fonctions sociales, symboliques, métaphysiques et poétiques.


Nous assistons trop souvent à des négligences en ce qui concerne des œuvres publiques qui sont abandonnées ou détruites, alors qu'elles constituent une partie intégrante du patrimoine et témoignent de l'histoire et de la culture d'une nation.


Ainsi, promouvoir l'art auprès du public ne se réduit pas à une simple exhibition des œuvres, mais devient un acte de partage et d'éducation visant à susciter une sensibilité qui permet de comprendre la véritable utilité de l'art dans la société.

Cependant, cette promotion de l'art ne peut se concrétiser sans une reconnaissance adéquate du travail et du rôle des artistes dans la société, en leur fournissant les moyens d'occuper leur place légitime.

La Fondation Jordi Bonet s'engage donc à faire rayonner la philosophie de Bonet : « Vivre où l'art est un bien universel et où il est au service de la communauté», tout en invitant le public à découvrir son propre processus créatif.



En conclusion


Mot du commissaire de l'exposition "Devenir comme l'arbre"


La créativité se manifeste dans l'esprit humain sous une multitude de formes distinctes, rendant la capture de toutes ses subtilités une tâche ardue. Ces facettes et dimensions traversent la matière et l'esprit, les fusionnant en une entité indistincte. Ce que j'expérimente ressemble au produit d'un savant mélange.


Il est distillé par deux forces que j'identifie ; l'une comme le lâcher-prise, et l'autre comme le combat contre l'inertie. Tout se passe comme si une force supérieure à moi orchestrait cet équilibre, dirigeant adroitement mes partitions intérieures, reflets de ma complexité. Le résultat révèle une forme d'alchimie simple, qui transmute ma grisaille intérieure en quelque chose d'autre.


L'acte de créer ne m'extrait pas de l'épreuve, il ne reconditionne pas apparemment mes matériaux psychiques et mon humanité ; au niveau où je me trouve, autrement dis il ne fera pas de moi une autre personne, mais il m'aidera à accepter ce qui est.

Ainsi, si la technologie, les robots, et l'intelligence artificielle ont soulagé l'homme d'une certaine forme de misère et d'esclavage, paradoxalement, ces inventions ont toujours engendré une contrepartie accompagnée de son cortège d'effets nuisibles ou, à tout le moins, opposés. Et si ces tentatives ont produit le meilleur en certains endroits, elles ont aussi engendré le pire ailleurs ou d'une autre manière. C'est pour cette raison que, au lieu de faire l'apologie de la grandeur de l'esprit humain et de nos capacités à créer, et à trouver des solutions à toute situation ou événement, j'aimerais rappeler que la créativité commence par l'acceptation de ce qui est, par le lâcher-prise et par l'ouverture d'esprit, et son corolaire, la capacité de recevoir.


En fin de compte, tout se passe comme s'il existait une intelligence inhérente à la vie, dont nous sommes une composante, qui prend en compte à la fois notre perspective, notre expérience et l'ensemble des perspectives et expériences imbriquées les unes dans les autres.

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